Le Cameroun compte environ 800 sites touristiques recensés, dont deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO (il s’agit de la Réserve de la faune du Dja et le Trinational de la Sangha). Douze autres sont en attente de validation, et vingt figurent sur la liste indicative.
Toutefois, le pays n’arrive pas à véritablement capitaliser sur ces acquis. A peine 500.000 touristes visitent le pays chaque année. Et pourtant, considéré comme « une Afrique en miniature », le Cameroun a un énorme potentiel touristique qu’il n’arrive pas à suffisamment valoriser et exploiter à son avantage.
Le Cameroun souhaite désormais faire du tourisme, un moteur de son développement. En effet, des estimations du ministère du tourisme démontrent qu’avec un million de touristes par an, le pays gagnerait environ 75 milliards de FCFA de frais de visa, 10 milliards de FCFA de frais de timbres d´aéroport et 120 milliards de FCFA de taxes touristiques reversées à l´État du Cameroun. Un apport non négligeable dans l’économie, au regard de la morosité actuelle du climat des affaires. Le secteur a donc un potentiel de rentabilité incontestable.
Les autorités camerounaises ont envisagé de dépasser le million de visiteurs en 2020, cependant la crise sanitaire mondiale en a drastiquement limité les estimations.
Au plan social, le Cameroun est riche d’une diversité culturelle avec plus de 200 tribus recensées, regroupant les principales aires culturelles africaines qui partagent un même patrimoine culturel et historique, des langues, des valeurs et des représentations religieuses.
Il est bien sûr difficile de toutes les répertorier, d´autant plus qu´un grand nombre d´entre elles tendent à disparaître du fait du développement croissant du pays (c’est d’ailleurs la tendance globale sur tout le continent africain), et que les données démographiques sont peu fournies. Toutefois, parmi les principales, l’on compte les Soudano-sahéliens, les peuples de la côte, ceux des Grassfields, les Pygmées, les Peuhls, etc.
Il est évident que sur le plan administratif, la coordination entre les différentes entités publiques impliquées dans les activités touristiques reste à améliorer, et que certains sites souffrent d’un manque d’aménagement adéquat et d’une visibilité suffisante.
Mais de l’avis des experts, le pays peut faire beaucoup mieux. Il semble manquer de véritable volonté politique. Il faut cependant reconnaitre que le contexte sociopolitique a généré ces derniers mois des freins au développement du secteur touristique. Entre autres, la lutte contre la secte terroriste Boko Haram dans la partie septentrionale du pays, la crise actuelle dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, et plus récemment, la pandémie à Covid-19.
Dans un contexte sanitaire normal, le CADIIF entend exploiter le potentiel du pays et booster la fréquentation touristique du Cameroun, en accompagnant des projets qui visent à promouvoir le rayonnement et la visibilité de la richesse culturelle et naturelle du Cameroun.