Pays de l’Afrique centrale considéré comme la locomotive de la sous – région compte tenu de sa position stratégique et de son potentiel économique, le Cameroun vient d’adopter son nouveau plan directeur d’industrialisation. Selon le ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique, ministre en charge de l’élaboration de ce document, le nouveau plan directeur d’industrialisation respecte les normes internationales en la matière et des spécificités du contexte camerounais. Ainsi par la transformation progressive de ses matières premières, le pays se positionne désormais comme un géant industriel en Afrique.
Le plan directeur d’industrialisation d’un pays est un document de cadrage de la politique industrielle d’un Etat. Quant au Cameroun, ce pays vient d’adopter son nouveau plan directeur d’industrialisation. Le premier a été élaboré dans les années 1980. Il préconisait le soutien à l’initiative privée ; l’appui aux PME/ PMI ; la promotion des industries agro-alimentaires animales et de pêche, de même que le développement de l’industrie lourde. Mais il n’a pas été mis en application du fait de la crise économique qui a frappé le pays à partir de 1986. Les politiques d’ajustement structurel du FMI et de la banque mondiale venaient encore compliquer la situation. Aujourd’hui il s’agit donc de revoir l’économie du pays, surtout le secteur industriel afin d’identifier les filières industrielles tout en priorisant les filières porteuses. Il s’agit aussi de produire massivement certains produits importés.
Des ressources nécessaires pour son industrialisation
Le Cameroun dispose des ressources nécessaires à son industrialisation et à sa transformation agricole. La croissance annuelle actuelle 5% n’est pas à la mesure de la vaste possibilité qu’offre la transformation des richesses du pays. L’économie est relativement diversifiée avec l’exploitation d’importantes ressources agricoles, des forêts des mines et l’énergie. Les exportations sont dominées par le pétrole, le cacao, le bois, le caoutchouc et le coton. Cette diversification des ressources se prête à la transformation économique par l’industrialisation.
Le potentiel de la transformation économique
Ce potentiel de la transformation économique va améliorer les conditions sociales des camerounais. Le gouvernement s’est engagé à transformer les actifs bruts en produits industriels. Il s’agit désormais de transformer les produits agricoles, le bois, le caoutchouc et le coton pour le marché local, régional et international. Le potentiel régional est particulièrement impressionnant. Compte tenu de sa situation géographique et de son vaste accès à la mer, le Cameroun pourra facilement se positionner comme fournisseur des biens et des services entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest.
D’importantes réserves de gaz naturel
Le secteur du pétrole et du gaz offre des emplois. Sa diversification pourra contribuer à améliorer la part des prestations fournies localement. Actuellement, les hydrocarbures représentent 8% du PIB. Ils sont amenés à progresser compte tenu des réserves du gaz naturel de 135 milliards de m3, par rapport au besoin d’environ 30 milliards du pays. La production et l’exportation des minerais (sidérurgie – métallurgie) avec l’exploitation du fer de Mbalam et sa transformation locale d’au moins 20 à 30% vont induire la mise en place d’autres activités connexes comme la fabrication du fer à béton ou des tôles. A cela s’ajoutent l’énergie et les produits pétrochimiques. La construction des ports en eau profonde à Kribi et à Limbé en plus d’une vaste zone industrielle pour l’industrie lourde, moyenne et légère, constitue une étape positive. La fourniture de l’électricité s’accroitra grâce aux barrages hydro-électriques de Lom Pangar, Memve’elé et de Mekin. Dans 5 ans, le Cameroun devrait avoir terminé l’expansion et la modernisation de l’ensemble de l’infrastructure dont dépend sa transformation industrielle.
De gigantesques ressources maritimes et minières L’examen de la structure des échanges du Cameroun fait apparaitre trois grandes catégories d’importation : le pétrole, le riz et le poisson congelé. Ce sont toutes les catégories qui entrent dans la production et l’exportation. Le pays est doté d’une terre fertile, de gigantesques ressources maritimes et marines outre les richesses minières (or, diamant, aluminium, manganèse, bauxite, cobalt).
Une véritable opportunité d’investissement pour des entreprises étrangères
Depuis 2012, l’accroissement de la production nécessite des investissements, des financements, une mise à niveau technologique et des ressources humaines qualifiées. Conscient d’attirer les investisseurs étrangers, le gouvernement a pris des mesures pertinentes concernant l’amélioration du climat des affaires. Des entreprises chinoises brésiliennes, indiennes s’y précipitent déjà sans oublier certaines entreprises européennes.
En adoptant son nouveau plan directeur d’industrialisation le Cameroun ambitionne dans les brefs délais de devenir un géant industriel.
Jean Pierre Ombolo
Source: https://www.monde-economique.ch/fr/posts/view/cameroun-un-potentiel-geant-industriel
L´économie du Cameroun est la plus diversifiée d’Afrique centrale, non seulement grâce à de nombreuses implantations étrangères mais aussi à de nombreux groupes nationaux 1. On retrouve dans le pays, des activités très variées notamment dans les secteurs forestiers et agricoles (cultures de rente et vivrières), les hydrocarbures, l’industrie autour des boissons, sucrerie, huilerie, savonnerie, minoterie, aluminium, ciment, métallurgie, première transformation du bois, etc.
Au début des années 1980, le Cameroun était parmi les pays africains les plus prospères du point de vue économique. En effet, jusqu’en 1985 et pendant deux décennies de croissance régulière, l’économie camerounaise a enregistré des taux de croissance réels de l’ordre de 7 %. Les années suivantes furent marquées par une forte récession. Une des causes est la chute des cours du café, du cacao et du pétrole qui ont conduit à une détérioration des termes de l´échange.
Avec la crise qui se déclare en 1985, sanctionnée par la dévaluation du franc CFA en 1994, le gouvernement entreprend des mesures de relance économique et réalise, avec l’appui des bailleurs de fonds, des programmes de stabilisation et d’ajustement structurel qui ont entraîné la mise en veilleuse des réflexions sur le moyen et le long terme.
Le Cameroun s’est engagé dans une politique visant à réduire sa dépendance à l’égard du secteur des hydrocarbures dans le cadre d’une stratégie de diversification de son économie actuellement dominée par le pétrole. L’objectif de cette politique est de faire en sorte que le pays devienne une économie émergente à l’horizon 2035.
Signataire depuis 2016 d’un accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, le Cameroun a vu ses recettes douanières s’effondrer. En trois ans, les finances du pays ont cumulé des pertes s´élevant à 10,6 milliards de francs CFA (16 millions d’euros)